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Ecrire et publier des livres

Interview réalisé pour le journal professionnel RPanorama (Retraites Populaires) – Septembre 2004  
 
Il y a quelque temps déjà, j’avais appris que H.-D. Golay s’adonnait à l'écriture... Le problème pour moi était de trouver le moment opportun pour provoquer une discussion à bâtons rompus pour en savoir un peu plus sur ce «virus» qu'est l'écriture. C'est ainsi que, tout à fait par hasard (le hasard fait souvent bien les choses), l'occasion s'est présentée et voici ce qu'il en est ressorti : 
 
- Ah ! Vous écrivez ? 
 
- Cette question, qui sert également de titre à une émission de télé, m'est souvent posée et je suis généralement bien en peine d'y répondre. Mes interlocuteurs, certains admiratifs, d'autres indifférents, voire un brin narquois, restent généralement sur leur faim. Comment, en effet, expliquer ce que je n'ai jamais compris moi-même le jour où, poussé par un démon inconnu, j’écrivis d'un trait, entre minuit et trois heures du matin, ma première nouvelle. Ce que j'ai compris cette nuit-là, et peut-être plus encore le lendemain, c'est que je n'allais pas me débarrasser de sitôt de ce démon qui venait de s'insinuer en moi. J'allais devoir composer avec lui et, ma foi, sans trop me l'avouer, cela me convenait assez bien. Là où d'autres adultes, conscients et parfaitement sains d'esprit, construisent de gigantesques maquettes pour leur train électrique ou se lancent dans de compliqués bricolages pour peupler leurs loisirs, moi, eh bien moi, j’allais consacrer une partie de mon temps libre à l'écriture. 
 
» - Attention cependant ! Je ne suis pas devenu un écrivain (l'écrivain est un homme qui vit essentiellement de sa plume et je puis vous assurer qu'il n'en existe pas des masses). A mon quatrième bouquin, je me considère donc simplement comme « un type qui écrit », rien de plus. 
 
- Vous sentez-vous, vous considérez-vous comme quelqu'un de marginal ? 
 
- Non, car mon démon à moi est certainement un gentil démon qui ne m'a jamais poussé à commettre la bêtise de « tout plaquer » comme d'autres l'on fait et vivement regretté par la suite. 
 
- Farfelu, alors ? 
 
- Un brin, je le concède... Il faut l'être d'ailleurs, car je suis d'avis, personne ne me contredira, qu'une petite roue qui tourne à contresens dans le cerveau favorise la création.  
 
- Comment et où écrivez-vous ? 
 
- Autre question, souvent posée, à laquelle, là aussi, il n'est pas toujours facile de donner une réponse satisfaisante. Pour être tout à fait honnête, je n'ai pas de méthode ou de recette particulière. Il m'est arrivé de noter des idées dans ma voiture, à la plage sur une chaise longue ou dans la cour d'une ferme de l'ex-Yougoslavie entouré de volaille et d'enfants piaillant autour de moi, mais l'essentiel du travail, notamment s'il s'agit d'un roman, se fait chez-moi, devant mon ordinateur. Mon ordinateur, ô quelle merveilleuse invention ! Vous effacez, vous copiez, vous collez, et, qui plus est, les mots défilent à une vitesse vertigineuse sur votre écran. A en perdre la tête... Dire que je me suis pendant longtemps escrimé sur une machine à écrire... Faut être fou, de nos jours, pour s'emmêler les doigts sur ce genre d'engin dont on devrait, à mon avis, interdire la fabrication. Petite parenthèse donc en hommage à mon ordinateur et à mes amis du CIRP qui, à mes débuts, sont intervenus plus souvent qu'à leur tour pour me dépanner dans des situations de « plantage » les plus invraisemblables. Pour en revenir à nos moutons, je dois avouer que si je n'ai pas de recette, j'ai dû tout de même, avec le temps, adopter une certaine discipline. Finie l'époque où je m'embarquais dans ce que je croyais être un roman et où je devais abandonner au bout d'une vingtaine de pages ne sachant plus comment diriger mon histoire, ni que faire de mes personnages. Aujourd'hui, avant tout travail de longue haleine tel un roman, j'établis un plan plus ou moins précis, assez précis en tout cas pour savoir comment le récit va se dérouler et comment il va s'achever. C'est là ma seule méthode, le reste dépend de l'inspiration du moment. Au surplus, beaucoup d'heures de travail, d'écriture d'abord, de révision ensuite, puis de mise en pages « sur mon ordinateur » pour l’imprimeur. Toutes ces phases sont passionnantes. 
 
- Qu'advient-il du bouquin achevé ? 
 
- A ce stade, le plus difficile reste à faire : il faut vendre un nombre d'exemplaires suffisant afin de couvrir les frais. Il n'est pas question, en effet, de bénéfice. En ce qui concerne mes trois premiers livres, j'ai eu de la chance de m'en sortir, cela, je dois le dire, grâce en partie à mes nombreux amis qui m'ont toujours soutenu. La vente dans les librairies est par contre aléatoire. Si le bouquin est placé sur un rayon, au milieu de plusieurs centaines d'autres, vous n’avez quasi aucune chance. Par bonheur, il se trouve quelques petits libraires qui acceptent de jouer le jeu. Quant à la presse, il ne faut pas non plus trop compter dessus. Les journalistes se méfient des amateurs qui écrivent et relèguent « sous la pile» les livres qu'ils reçoivent. Ce n'est heureusement pas systématique, et j'ai eu tout de même le plaisir de bénéficier de quelques articles favorables dans nos journaux. 
 
» - C'est donc par voie de souscription que je vends l'essentiel de ma production. Je dispose à cet effet d'un fichier d’adresses qui, je l’espère, va s’agrandir au fil des publications. Le principe : chaque personne, dont le nom figure dans ce fichier, reçoit un bulletin de souscription accompagné d'une présentation du livre. Chacun reste libre, cela va de soi, de souscrire ou non. Ma prochaine souscription sera lancée dans le courant de cet automne. Elle concernera un roman de 208 pages, intitulé «Copie conforme», actuellement en cours d'impression. Un extrait du texte de présentation, reproduit dans ce journal, permettra aux lecteurs du RPanorama de se faire une première idée et, qui sait, donnera peut-être à un certain nombre d'entre eux l'envie de lire le livre. Ce que je souhaite, évidemment... Il va sans dire que j’adresse d’ores et déjà mes remerciements aux futurs souscripteurs. 
 
Propos recueillis par Flavio Poletti 

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Modifié en dernier lieu le 28.07.2008
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